Après 50 ans de désindustrialisation française, le retour de l’activité productive sur le territoire national est au cœur de l’actualité. Par ailleurs, l’emballement de la machinerie productive mondiale, dont le textile incarne le parfait exemple, semble avoir atteint un point de saturation.

Orthez, cité de 10 000 habitants au nord du Béarn, est emblématique de ces villes où le départ de l’industrie a laissé une activité en ruines et des friches à l’endroit des anciennes usines, sur des sites au fort potentiel paysager. L’observation fine du territoire nous apprend la richesse des productions traditionnelles tournées vers le textile (tissage, lainerie, cuir), et nous percevons les signaux d’un renouveau de la filière dans des initiatives agricoles et industrielles (lin des Pyrénées, coton du Gers...). En parallèle, à l’échelle du pays fleurissent les start-ups demandeuses de fournitures durables. Et si ces deux univers de la production textile trouvaient un point de fusion, sur un territoire industriel en friche depuis 20 ans ?

À l’opposé du hangar industriel vite amorti et vite obsolète, le projet élabore trois enveloppes solides, durables dans leurs matériaux, leur échelle et leurs formes. Des édifices « patrimoine », employant les ressources du site et faisant écho à l’architecture traditionnelle béarnaise, dialoguant à la fois avec la géométrie du bâti proche et le grand paysage.

Les deux plus longs monolithes offrent de vastes volumes libres, où les espaces techniques sont concentrés. Cela permet un découpage en segments, adaptables en fonction des dimensions des entreprises. Chaque segment dispose d’accès de livraisons et des locaux techniques nécessaires. L’étage est dédié à la conception, le rez-de-chaussée à la fabrication. Le troisième et plus petit monolithe offre un espace de halle.

À l’image des bâtiments utilitaires anciens, de la grange à l’usine en passant par l’entrepôt ou la caserne, la ligne directrice est la recherche de pérennité.