À partir de 1750, en Europe, s’est organisée une entreprise de désodorisation dans notre société. Les villes ont voulu se débarrasser des odeurs en tout genre. Cela nous a conduit à la pauvreté actuelle que l’on pourrait appeler un «silence olfactif.»

Le monde de la parfumerie c’est une industrie brumeuse. La plupart des gens de ne voit que la pointe de l’iceberg. Des eaux de toilettes oui, mais aussi tout un tas de produit d’hygiène et de beauté. Or, peu de gens savent comment on fabrique les parfums et d’où viennent-ils. Aujourd'hui, les grandes marques se restreignent par peur d’un échec commercial. Fatigués, les parfumeurs font le choix de devenir indépendant afin de se libérer des contraintes et proposer quelque chose de différent, sans ressentir le besoin de plaire mais plutôt celui d’étonner. Cependant ils leur manquent encore un modèle. Mes recherches (entretiens et discussions avec des parfumeries et créateurs notamment les bordelaises du Nez insurgé et des Olfactines)ont révélées un réel besoin en matière d'indépendance, d’outils plus modestes, et d’un lieu pour entrer en contact avec le public.

Mon projet est un univers introverti autour d’un jardin intime aux Bassins à flots à Bordeaux. Ce cloître convoque le contexte matériellement et formellement. L’enveloppe extérieure est un mur de briques qui défini un socle massif. Ce choix fait écho à certains édifices historiques proches. Le bâtiment réinterprète l’identité des toitures avoisinantes afin de fabriquer un paysage insolite. Le programme se compose de 3 entités différentes. D’abord une école, aux pratiques déconnectées de l’influence des grandes marques, pour les futurs nez. Puis d'un atelier "FabLab", un lieu de partage d’outils et de savoir. Et enfin, un lieu capable pour la médiation et les rendez-vous culturels, notamment des pavillons odorants afin de faire ressentir physiquement les odeurs aux non initiés. Tout en proposant d'offrir aux sentes du quartier des identités odorantes.