La résidence Leyteire s’inscrit dans le tissu historique de la ville de pierre. Frappé par cette expression d'un autre temps, le projet propose une juste conciliation entre architecture contemporaine et insertion au sein d’un centre ancien dont le périmètre est situé en secteur (Re)Centres et PNRQAD (requalification des quartiers anciens dégradés) régis par l’UNESCO. Comment tisser avec le « déjà-là » un dialogue contemporain nécessaire aux nouveaux modes de vie et de construction ? Le site est habité de cette force d'évocation propre aux tissus historiques. La morphologie évoque les formes archétypales des cloîtres où plusieurs corps de bâtiments, dont un réhabilité, s’organisent autour de cours de différentes tailles. On accède aux chambres par des galeries extérieures creusées dans l’épaisseur des bâtiments. Les bâtiments sont tels des blocs de béton brut creusés, dont les cavités abritent les cellules. A la minéralité des bâtiments, contraste les cours, arborées, plantées de diverses espèces endogènes, véritables îlots de fraîcheur. De larges loggias parées de bois sont creusées dans les façades sud et est créant ainsi un prolongement des chambres vers l’extérieur tout en se protégeant de l’ensoleillement. La 5ème façade est marquée par une continuité de toitures à deux pentes, couvertes de tuiles canal, dont les rives et les chéneaux encastrés soulignent leur humilité. Depuis les alentours, elles créent des silhouettes similaires aux gabarits des bâtiments limitrophes. Vues depuis les cours, elles deviennent plus discrètes et seule apparaît l’unité. Il s’agit d’une architecture discrète non perceptible depuis la rue mais intense en son fort intérieur. Cet ensemble résonne grâce à un jeu de matériaux nobles, travaillés dans la masse, comme pour respecter et souligner l’histoire du quartier tout en assumant son identité tournée vers l’avenir. La pierre répond au béton, le minéral au au végétal, le bois des fenêtres à la serrurerie anthracite et aux rives zinguées