Le site dédié à l’opération est situé en bordure du bourg. Cet espace est contraint par des règlements d’urbanisme et des règles de protection, liés aux éléments forts du paysage : la Dordogne (PPRI, inondation), la falaise (risque d’éboulements), la végétation (Natura 2000), et le patrimoine naturel et urbain (ZPPAUP). Ces différents règlements réduisent la surface constructible à une zone étroite qui correspond à l’emprise du jardin tropical.
Créer un office de tourisme dans un village si particulier impose de faire face à une contradiction majeure. Le bâtiment doit se fondre dans le village historique, accroché à sa falaise, sans dénaturer ce fleuron du tourisme périgourdin ; mais il doit aussi être visible pour accueillir les visiteurs.
Par ailleurs, le travail conséquent pour obtenir un jardin exotique qualitatif comme celui de La Roque Gageac, réalisé par une association locale, nous a incité à préserver au maximum la végétation existante. L’insertion du projet, partiellement enterré, ne laisse émerger que l’essentiel : une façade vitrée, qui établit un lien entre l’intérieur et le paysage environnant, une toiture en débord, supportant le jardin exotique. Ainsi, les matériaux visibles pour ce projet sont uniquement la transparence du verre et le paysage.
L’architecture d’intérieure fait la part belle au béton brut. Tel un monolithe en creux, l’espace intérieur évoque les cluzeaux ou les carrières de pierres, creusés dans la roche. La scénographie en bois s’est inspirée des concrétions en grappe. Cette construction enterrée utilise l’inertie du terrain pour assurer la stabilité des températures intérieures. Ce principe est connu des Périgourdins, qui fréquentent des grottes à 13° toute l’année. En hiver et en mi saison, le bâtiment profite des apports solaires de sa façade vitrée orientée au sud. L’été, le débord de toit permet d’éviter les surchauffes. Il est possible de créer une ventilation naturelle traversante, qui permet une surventilation nocturne.