Il existe à l’intérieur de la métropole agitée de tous petits morceaux de territoires rescapés qui n’ont pour seul projet que de ralentir le cours du temps.
C’est dans un de ces micro recoins populaires de la cité, le long d’une allée commune, au fond d’un jardin situé en vis-à-vis de sa propre maison, que pour son activité de photographe, sur les traces à demi-conservée d’une ancienne annexe en béton des années 50, Sabine a souhaité installer son atelier.
Besoin de ménager un lieu stable dans lequel s’y déposer, un lieu stimulant pour y développer le déroulé de ses différents projets. Un studiolo.
Une année de cafés, de clopes, d’attention aux détails, aux exigences esthétiques, de réflexions sur les économies de matières et de moyens, sur la priorité accordée aux libertés usages, mais surtout - une semaine par mètre carré - de discussions informelles pour que de la rencontre advienne les choix d’évidences partagées.
Il en résulte un petit édifice brut filtrant les saisons, un lieu de voyage immobile en lévitation statique entre la terre et les étoiles, dont la volumétrie interne oscille selon les humeurs entre un espace mental blanc support d’accrochage d’images et un simple prolongement abrité du jardin.