Dans l’imaginaire collectif, le bassin d’Arcachon se résume à la plage, attirant des masses de touristes. Cet usage engendre une rupture d’équilibre entre la population locale et l’activité touristique. Le projet est né du postulat initial d’un site qui dysfonctionne, saturé l’été et dévoilant un vide en hiver. Ce vide est le manque de lieux porteurs de sens vis à vis du territoire. Ce projet en convoque l’essence, que l’on trouve forte et pure dans le fond du bassin, dans ce qu’il a de plus brut. Là, nous sommes confrontés directement aux éléments, à la vase et la biodiversité qui s’y développe, au réel impact des marées.

Le fond du bassin est un milieu singulier où l’eau ne s’invite que rarement, laissant place à des étendues de vase sur des kilomètres. Ces vasières impraticables entravent aujourd’hui l’attractivité du territoire. Pourtant, ces lieux ont le potentiel d’offrir une expérience physique forte et sensible du paysage. Les vasières deviennent le support de projets qui permettent de les aborder sous un nouvel angle, mettant en valeur la richesse d’un paysage qui aujourd’hui ne se laisse pas explorer.

L’architecture intervient alors comme révélateur du territoire, le rendant accessible et modifiant la perception nous en avons. Avec un projet qui fait quitter la rive et déambuler au milieu des esteys, les interventions permettent de découvrir le territoire par une pratique autre que la plage. En élargissant l’expérience proposée autour du bassin, ce projet contribue à rééquilibrer les rapports touristiques sur le territoire, permettant à la fois de diversifier l’activité qui s’y trouve et de le vivre tout au long de l’année.

Autour de cette boucle, le projet que je propose s’articule en quatre interventions qui permettent de vivre ce territoire, de dépasser cette limite et d’entrer au contact de cet univers. Elles permettent de révéler des lieux singuliers, apportant à chacun d’entre eux une valeur ajoutée par un usage nouveau.