Située sur une parcelle ouverte, à la fois prolongement et limite de l’îlot urbain, la construction tout en longueur prend la forme iconique d’une maison à toiture deux pentes tout en s’inspirant des hangars agricoles habillés de matériaux simples et solides, dénués de tout effet de style. Mais en voulant illustrer la fable Le Chêne et le roseau, la forme typique se penche vers l’ouest et déforme son profil à double pente dans un déséquilibre immobile, évoquant les déformations des vieilles fermes en bois, patinées par le climat et le temps. La maison prolonge l’alignement joyeux des formes habitées hétérogènes de la rue et termine avec humour l’îlot urbain en questionnant sa solidité et la pérennité même des choses en général. Habillée d’une carrosserie blanche immaculée, la forme penchée accentue sa grande simplicité et se dessine comme une feuille blanche offerte à ses futurs habitants. Seule la porte d’entrée de la maison est signalée par une couleur vive, un orange lumineux, comme une invitation. L’enveloppe inclinée à l’extérieur vient pencher l’espace intérieur qui présente ainsi la même déformation joyeuse. Nous pénétrons par l’entrée orange, et le regard perçoit un volume ouvert, d’un seul tenant, qui prolonge l’idée de la ferme et son volume ouvert à tout faire, à la fois cuisine, étable, salle à manger, délimités par les quatre murs extérieurs. La simplicité de l’espace est accentuée par les matériaux simples et bruts : structure BLC local, panneaux d’OSB aux murs et béton brut peint au sol. Dans ce large volume, ouvert sous la charpente de la toiture, une maison, bleu klein IKB, flotte dans l’espace et abrite deux chambres, une salle d’eau, des toilettes et un petit grenier.
En inclinant de quelques degrés une forme universelle, le studio elua® déforme la géométrie classique du petit pavillon de banlieue pour en faire un volume nouveau, abstrait et immaculé. Une renaissance qui dynamise la volumétrie intérieure et bouleverse les codes urbains.