L’endiguement a pour effet néfaste de trop contraindre et d’accélérer les cours d’eau comme on peut le constater lors de fortes inondations dans quelques grandes métropoles mondiales, mais aussi la réduction de ses berges qui atteint gravement la biodiversité. Le premier constat sera donc de considérer que c’est une protection non pérenne. La première phase du projet est donc de concevoir que l’eau peut rentrer dans la ville et ainsi de ne plus voir les inondations comme une probabilité mais comme une réalité. Des solutions architecturales et paysagères ont déjà été mise en place mais néanmoins trop souvent systématiques et prédéfinis par une réglementation normée qui s’appuie sur l’endiguement : le PPRI. Une politique urbaine qui contraint énormément en termes de réhabilitation et qui laisse apparaître de plus en plus de constructions vacantes permettant ensuite de faire table rase. Mais l’inondabilité doit-elle être vectrice de destruction et d’obsolescence ? Que faire des RdC inondables existants (comme projettés), intérieur comme extérieur, afin qu’ils restent et deviennent des espaces vécus ? Pour approfondir cette problématique, un site inondable stratégique dit « laboratoire » a été choisi : Bacalan nord. Un secteur en lisière de la métropole encore peu attractif où il reste encore tout à imaginer et planifier. Une berge relativement généreuse doté d’une digue encore poreuse qui a été pendant longtemps polluée par les industries ce qui a forcé la disparition de jardins familiaux présent il y a encore quelques années. Vers les terres il s’agit d’une « zone d’activité » monofonctionnelle où l’on peut commencer à trouver des bâtiments industriels vacants. De ces constats a émergé l’idée d’une serre partagée inondable pour du maraîchage urbain suspendu qui serait générateur d’identité, de cohésion sociale et d'écologique. La conception technique s’inspire de l’architecture portuaire avec des installations fixes ou mobiles mais résistant à l'eau saumâtre.