Partir en vacances. Depuis toujours c’est embarquer un maillot de bain et prier pour un peu de soleil depuis la fenêtre de son bureau. Plus tard tout ira plus vite. La planète tourne. Les affaires aussi. Même pour se détendre il faut être rapide. Depuis Bordeaux, 1h30 c’est la Méditerranée, 12h le Pacifique. Pleins de trajets, plein d’avions, plein de touristes. Ils sont affamés de loisirs et de tropiques. Tout voir, partout.
(Ne pas) Partir. S’accorder une pause. Lever le nez et regarder autour. A quelques méandres de Bordeaux, peut-être un peu plus, la Garonne s’élargit pour devenir Estuaire. Depuis Mortagne sur Gironde, l’eau sert de fil conducteur à la promenade jusqu’au fleuve. Le refuge, lui, s’étend au travers des différentes textures du paysage ; le marais, la roselière et enfin, la belle Garonne. Sur une structure légère de ponton, des séquences habitées accueillent les vacanciers. Le confort est rudimentaire, il laisse toute la place à des moments pour lesquels on ne prend pas le temps. Se réveiller avec le soleil, entendre le vent dans les roseaux, observer la pluie mais quand même se plaindre de la météo. La frugalité du projet suggère de pouvoir laisser vivre le refuge avec les paysages, les saisons et les usagers. L’architecture s’adapte. Les différentes lignes sont constructibles aujourd’hui, extensibles ou démontables demain. Les pontons sont au service de la Garonne, elle dictera surement ses choix.
Au-dessus des roseaux, les vacanciers l’observent. C’est pourtant la même eau qui traverse la ville. Mais là, face à la tranquillité du fleuve, quand le soleil se couche et les premières étoiles apparaissent ; le constat est sans appel. La question du tourisme a besoin de prendre un autre sens. Le voyage proche n’enlève aucune richesse à l’aventure. Les vacances c’est peut-être juste le quotidien qui s’en va et un nouveau regard sur ce qui nous entoure.

Depuis Bordeaux, faites confiance à la Garonne, ce fleuve qui nous veut du bien.