Elle fait partie de ces lieux mythogènes où le temps semble s’être arrêté. Immobile entre d’ancienne civilisation et notre quotidien.
Figée dans notre réel, immense statue rongée par l’estuaire, l’usure et le temps. Les vieilles pierres racontent des histoires, on verrait presque des soldats passer.
Malgré les nombreux siècles qu’elle a traversé, dans un silence assourdissant elle agonise seule et isolé, fatiguée de ne plus faire partie du rêve.
Les différentes municipalités qui se sont succédées ont toutes eu à se poser la même question: “que faire de la citadelle?”. Le constat actuel est dur, la citadelle ne rapporte pas d’argent, n’attire pas d’investisseur, 90% des édifices sont laissés à l’abandon et périclitent doucement.
Blaye ne possède pas les finances nécessaires à l’entretien de ces 25 hectares de pierre, de terre et de tuile et ces 10000m2 d’édifice vide. Les protections liées au patrimoine ne permettent ni de construire à l’intérieur des murs de la citadelle, ni sur le glacis qui l’entoure. Ainsi en voulant la protéger à court terme, ces protections sont les instruments de la mort programmée de ce patrimoine. Vauban lui même n’a t’il pas créé son projet sur les ruines du patrimoine qui le précédait ?
Dans un contexte d’étranglement des finances publiques ce fardeau ne cesse d’inquiéter.

L’intervention prend forme au Temps 1, le temps où il n’existe pas de budget pour la réhabilitation de la citadelle. À l’instar de l’acupuncteur, des refuges tels des aiguilles vont venir toucher des points névralgiques différents et tenter de la révéler. Terre d’accueil de tous ceux qui veulent revenir à l’essentiel, aux limites et au commencement de l’Homme.Dans une immersion totale avec le paysage. Des cellules de vie plantées dans la terre, tirant parti du cadre extraordinaire qu’offre la citadelle. Des refuges aux choix simples et évidents, sans aucune autre technologie qu’un feu de bois, un lit et un bidon d’eau.
En 4 phases:
-Refuges
-Âtre
-Tablées
-Bains