L'île de Malprat, site naturel, appartient au Conservatoire du Littoral. Celui-ci souhaitait réhabiliter les bâtiments vétustes et dégradés par les tempêtes (maison de l’éclusier, grange et cabanes). Il s'agissait d'offrir un lieu de travail au garde du littoral, accueillir les chasseurs et les bagueurs d'oiseaux, recevoir des visiteurs occasionnels et envisager une gestion facilitée du site par la réintroduction de la pâture bovine.
La maison de l'éclusier était constituée d'un corps principal et de deux adjonctions latérales en ruines. Le projet d'extension par deux préaux s'est orienté vers une réinterprétation de l'existant dans la continuité de son gabarit pour minimiser l'impact de l'architecture neuve, renforcer la ligne du bâtiment et rester cohérent avec les qualités d'ouverture visuelle et de confidentialité du site. La structure mixte acier et bois a permis de réaliser des préaux sans poteau, largement ouverts sur le paysage. Leur vêture extérieure continue en bardeaux amène une vibration sous la lumière, les rendant plus flous et discrets. Les lames de bardage habillent intégralement l'intérieur des volumes pour rester sobre et homogène.
La grange et la cabane en bois ont, elles, été restaurées avec des techniques traditionnelles.
Le châtaignier s'est imposé pour ses qualités sensibles et techniques. Ses couleurs en écho à celles du site et son vieillissement répondent aux variations du paysage au fil des saisons. Naturellement résistant il ne présente pas de risque de pollution par lessivage pour un site fragile tout en étant résistant à l'atmosphère agressive du milieu (salinité, humidité, vent). Sa mise en œuvre en atelier (car site sans eau ni électricité) a permis de limiter les nuisances de chantier (durée réduite, pas d'effluent). Sa légèreté a facilité le transport (territoire endigué avec passage à gué) et minimisé l'impact des véhicules. Enfin, il rendait envisageable la réversibilité de l'intervention.