Les deux édifices de 66 logements sociaux destinés d’une part à l’accession (22 unités) et d’autre part au locatif (44 unités) sont situés à Lormont.
Ils s’insèrent en continuité de la forme urbaine des îlots mitoyens, poursuivent le cœur végétal et minéral existant et, par un fléchissement en angle, permettent de créer une place publique triangulaire en face de l’arrivée du tramway. Cette échelle de proximité est accentuée par le travail d’un socle dédié au commerce qui anime l’espace public et participe à la vie de quartier.
L’enjeu du projet était de composer avec la densité de l’opération (6 niveaux de logements) et une volonté de créer une masse bâtie poreuse évitant « l’effet masque » que peut générer une barre.
A cela s’est ajouté un parti pris de travailler une scénographie urbaine du mouvement pour rendre la composition dynamique : les ouvertures dans le bâtiment situé au sud ont été conçues comme une séquence lue par les usagers du tramway en déplacement.
Ces failles sont accompagnées d’inflexions en toiture afin d’adoucir les arrêtes des monolithes mais aussi pour accentuer le côté évolutif des points de vue.
Elles abritent des passerelles privatives permettant de relier les différents plots et offrant des terrasses généreuses à chaque logement.
Cette implantation et l’organisation interne du bâti favorise des logements traversants et permet d’offrir aux habitants des points de vue privilégiés, grâce à la topographie en forte pente vers la Garonne et le paysage environnant.
L’aspect épuré et sculptural des bâtiments de logements locatifs se traduit par l’utilisation du béton peint en blanc : un jeu subtil de plis créés dans la peau lisse de ces derniers génère une silhouette légère où se confondent façades et toitures. Cette enveloppe se pare d’ouvertures disposées aléatoirement et renforcent le caractère monolithique du bâtiment en évitant une lecture traditionnelle par strates superposées. Les différents plots ne se répètent pas et deviennent uniques.