Le bassin d’Arcachon est un des espaces les plus touristiques de France. La presqu’île de Cap Ferret n’échappe pas à cet engouement : c’est aujourd’hui un espace prisé où deux tiers des logements sont des résidences secondaires, inoccupées la grande majorité de l’année. Le coût de la vie et du foncier oblige peu à peu les autochtones à abandonner la presqu’île.
C'est également un milieu naturel sensible, résultant d’un équilibre délicat mis en péril par les changements climatiques mondiaux. La montée des eaux et les phénomènes de submersion en font un milieu changeant, qui devra s'adapter à l’eau comme aléa.
Le projet propose de considérer ces deux problématiques sociales et environnementales à travers un programme de logements sociaux et saisonniers à Cap Ferret. Pour favoriser la diversité et l’urbanité, il y est associé un jardin d’enfants. Le terrain est situé à Cap Ferret, sur le bassin, et fait face à des submersions ponctuelles, notamment lors de la tempête Xinthia en 2010.

L’attitude adoptée répond à une économie de moyens : il s’agit de trouver une réponse à court-terme, inscrite davantage dans le vernaculaire que dans la technologie, pour un ensemble respectueux et humble, tourné vers l’habitant.
L’opération densifie sans perturber le paysage du littoral, en adoptant un bâti collectif fragmenté par plots d’habitations de deux à trois niveaux. La rehausse du cœur d’îlot permet la desserte des logements, surélevés d’un mètre par rapport au niveau marée haute. Les constructions s’appuient sur les ressources locales comme le pin maritime et le robinier.

Construire des logements sociaux à Cap Ferret, c’est redonner à un lieu hautement touristique une dimension quotidienne et recentrer le citoyen au cœur du débat. C’est privilégier un vivre ensemble respectueux des milieux humains et naturels, éloigné des profits financiers. C’est finalement influencer les modes de programmation et de construction vers un avenir conscient et réaliste, à la portée de tous.