Les loges des morts
Personne référente / porteuse de projet
anne yssartierProblématique et caractéristiques du projet
"(…) les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés de n'y point penser." Les Pensées, Pascal, oeuvre posthume.
Dans un contexte où les sites funéraires accueillent de plus en plus de crémation, il semble que les enjeux des lieux mortuaires rattrapent ceux de la ville.
Le changement des pratiques funéraires ainsi que celui du culte des morts questionnent la place à donner à la mémoire des morts dans le monde des vivants. La nécropole apparaît comme le spectre de la ville. Poser la question de la place des morts dans la ville d'aujourd'hui revient à interroger l'ouverture et la fermeture du monde des vivants au monde des morts.
Le projet regarde les morts comme des habitants éternels de la ville. Il les installe dans la réflexion d'un territoire en reconquête qui surplombe la ville de Bordeaux: le parc des Coteaux.
Il vient communiquer avec un des plus anciens cimetières de l'agglomération bordelaise, le cimetière Saint-Romain. Il se sert de l'entité paysagère forte du parc des coteaux comme emplacement noble dans le paysage sur les sommets de la ville et offre un lieu d'observation des vivants. Il donne à voir un lieu des morts qui naît du coteau et qui prend racine dans les terres argileuses et calcaires qui ont façonné les villes de la métropole. Il symbolise les fondations de la ville qui reposent sur les vies des hommes qui ont vécu avant nous. Le projet prend la forme d'un volume simple traversé par un chemin. Ce chemin met en scène le cortège funèbre et le place au centre du projet. Il marque le temps du deuil en laissant une trace dans le parc du Cypressat.